I.
Introduction :
Les argiles
ont été utilisées
dans la plupart
des domaines de
l’activité humaine :
agronomie, construction, artisanat, pharmacie,
biochimie (synthèse de molécules
organiques), industries diverses
etc…
Plusieurs travaux
ont porté sur
l’élaboration à partir
d’argiles, de structures
pseudo-tridimensionnelles,
obtenues par l’intercalation entre
les feuillets d’espèces
judicieusement choisies, conférant
à ces solides
des stabilités thermiques
remarquables.
Ces
composés sont préparés
par échange des
argiles de type
smectites, telles que
les montmorillonites, par
des macrocation obtenus
par hydrolyse contrôlée
de sels d’aluminium,
de zirconium ou
de chrome (1 ,2,3) .
SHABTAI
et coll. (4,5) ont
montré que ces
argiles intercalées présentent
une activité importante,
pour la conversion
des molécules volumineuses
grâce à leur porosité
plus ouverte.
Elles
sont alors été
proposées comme catalyseurs
pour de nombreux
processus de conversion
du pétrole, par
exemple le craquage
catalytique et l’isomérisation.
Les
caractéristiques adsorbantes et
catalytiques des smectites
intercalées ont été
modifiées au moyen
de l’échange cationique,
tel que (Ca2+, Mg2+,
Zn2+ , Ce3+ …
). Des
différences de stabilité
thermique, d’acidité et
d’activité catalytique ont
été alors remarquées
en fonction de la nature
du cation et
en fonction du
taux d’échange pour
un même type
de cation (6) .
II.
Structure
et classification des
argiles :
Les
minéraux argileux sont
des phyllosilicates dont
les feuillets élémentaires
sont constitués par
l’assemblage de couches
octaédriques et tétraédriques (Figure
1) .
Le
motif tétraédrique est
constitué par un Si4+ entouré
de quatre atomes
d’oxygène O2-.
Le
motif octaédrique a son centre
occupée par un cation trivalent
tel que Al3+, Fe3+ , ou
divalent Fe2+ , Mg2+ , et
ses sommets par
des ions O2- et (OH)-.
Les
couches tétraédriques et
octaédriques sont reliées
ente elles par
mise en commun
des atomes d’oxygène
ou des groupements
hydroxyles.
Une
argile se définit
généralement par des
tailles de particules
inférieures à 2 µm.
La
classification des argiles
est basée sur
le mode de
combinaison des couches
tétraédriques et octaédriques. On distingue
ainsi les 3
types d’argiles :
Le type 1 :1
: le feuillet
élémentaire est constitué
d’une couche tétraédrique
et d’une couche
octaédrique. Son épaisseur
est de 7 A°. Comme
la kaolinite et
la serpentine.
Le type 2 :1 : l’unité
élémentaire est constituée
de deux couches
tétraédriques insérant une
couche octaédrique. Dans
ce cas, l’épaisseur
du feuillet est
de 10 A° :
Les smectites appartiennent
à ce groupe.
Le
type 2 :1 :1 : chaque feuillet
élémentaire de type
2 :1 est lié
à une couche
octaédrique : c’est le cas
des minéraux dont
les feuillets ont 14
A° d’épaisseur, comme la
chlorite.
II.
1. Les
smectites :
Les
smectites font partie
des phyllosilicates de type
2 :1. Ils se
divisent en deux sous-groupes correspondant
aux caractères di-octaédriques ou
tri-octaédriques des feuillets
constitutifs.
Le
minéral est di-octaédrique quand
deux sites sur
trois dans la
couche octaédrique sont
occupés par des
ions trivalents.
Exemple : la pyrophyllite
Al2(Si4O10) (OH)2.
Le
minéral est trioctaédrique quand
tous les sites
octaédriques sont occupés
par des ions
bivalents.
Exemple : le talc
Mg 3(Si4O10) (OH)2.
Dans
le talc tous
les sites octaédriques
et tétraédriques sont
respectivement occupés par Mg2+ et
Si4+, et les
couches sont électriquement neutre.
Dans la pyrophyllite
la neutralité électrique
des couches est
réalisée par la
présence des Si4+ dans
les 8 sites
tétraédriques, et des Al3+ dans
2/3 des sites
octaédriques.
Ainsi,
dans les cristaux
de talc et
de pyrophyllite les
couches sont associées
par des forces
de Van der
Waal (7).
Les
smectites sont caractérisées
par une structure
dans laquelle se
produisent des substitutions
isomorphiques en couche
octaédrique ou tétraédrique.
Parmi
les smectites qui
présente une substitution
dans la couche
octaédrique on site
la montmorillonite. La
beidellite présente une
substitution partielle du
silicium tétraédrique par
l’aluminium.
La
nontronite est une
beidellite ou l’aluminium
octaédrique est remplacé
par du fer.
Les
phyllosilicates type 2 :1 dioctaédriques et
trioctaédriques sont
regroupés dans le tableau
(1-1).
Minéraux Formules structurales Substitutions
|
Minéraux dioctaédriques
Pyrophyllite Al2 (Si4
O10) (OH)2 Sans
Montmorillonite Mx(Al2-X MgX)(Si4
O10)(OH)2,ZH2O Octaédrique
Beidellite MX(Al2)(AlxSi4-xO10)(OH)2 ,ZH2O Tétraédrique
Nontronite MX(Fe3+,
Al)2(Alx,Si4-xO10)(OH)2 ,ZH2O
Tétraédrique
Minéraux trioctaédriques
Talc Mg3(Si4O10)(OH)2 Sans
Hectorite (Na2Ca)x/2(Li Mg3-x)
(Si4 O10)(OH)2 ,ZH2O Octaédrique
Saponite Cax/2Mg3(Al Si4-xO10)(OH)2,ZH2O Tétraédrique
Sauconite Mx(Zn, Mg)3(AlxSi4-xO10)(OH)2 ,ZH2O Tétraédrique
|
Tableau
(1-1) :
Classification et formules
structurales des phyllosilicates 2 :1 dioctaédriques et
trioctaédriques :
II.
1-1.Conséquences des
substitutions isomorphiques :
Des
excès de charges
négatives résultent des
substitutions dans les
couches octaédriques et
tétraédriques. Par exemple
le remplacement en
couche octaédrique d’un
Al3+ par un cation
divalent crée un
déficit de charge
positive au niveau
de cette couche
d’une part, et une
distorsion du réseau
d’autre part (8) .
Lorsque
les substitutions ont
lieu en couche
tétraédrique, l’empilement des
feuillets se fait
d’une façon ordonnée.
Par
contre, lorsque les
substitutions sont dans
la couche octaédrique,
les feuillets se
superposent en subissant
des translations ou
des rotations aléatoires
des un par
rapport aux autres,
on obtient alors un
empilement turbostratique.
L’excès
de charges négatives
est compensé par
des cations alcalins
ou alcalino-terreux (Na+ , Ca2+ , Mg2+…) situés
généralement dans l’espace
interfoliaire et qui
ont pour mission
de rétablir l’électroneutralité du
système.
En
présence d’une solution,
ces cations sont
facilement déplacés, d’où
le nom de « cations échangeables ».
On
définit une capacité
d’échange cationique, exprimée
en milliéquivalents par
gramme, correspondant au
nombre de cations
échangeables par gramme
de minéral.
Des
molécules d’eau peuvent
pénétrer entre les
feuillets des smectites
en provoquant un
accroissement de l’équidistance fondamentale;
c’est le phénomène
de gonflement caractéristique des
smectites.
Le
talc et la
pyrophyllite ou il
n’existe pas de
substitution, possèdent des
capacités d’échange cationique
nulles, et ne
présentent pas de
phénomène de gonflement, donc n’appartiennent pas
au groupe de
smectites.
Les
argiles manifestent des
propriétés d’adsorption vis-à-vis
d’une grande variété
de molécules polaires,
telles que l’eau,
l’alcool, les amines…
La
périodicité selon l’axe
varie fortement en
fonction du cation
échangeable et de
l’adsorbat (9).
II.
1-2. Phénomène de
gonflement :
Le
gonflement des smectites
est un processus
réversible qui se
produit par l’hydratation
des cations interlamellaires, et une
expansion du réseau
se fait suivant
la direction (001). Par
désorption à une
température de 300
à 400 °C le
réseau se contracte
à nouveau.
Une
des propriétés les
plus remarquable des
montmorillonites est leur
capacité de gonflement
résultant de la
présence d’eau dans
l’espace entre les
feuillets. Une montmorillonite dispersée
dans l’eau donne
très facilement une
suspension colloïdale stable
leurs propriétés de
plasticité et d’imperméabilité sont également très
recherchées dans l’industrie.
II.
1-3. Montmorillonite :
La
montmorillonite est une
smectite dioctaédrique dont
la structure est
très proche de
celle de la
pyrophyllite (Figure 2).
Une
partie de l’aluminium
octaédrique est substitué
par du magnésium.
On trouve aussi
dans la nature
diverses variétés ou
l’aluminium est remplacé
par différents cations
divalents, fer ou
manganèse.
La
formule correspondant à
la maille élémentaire
de la montmorillonite a
été donnée par
DAMOUR et Coll. (10) :
MX (Al2-x MgX) (Si4O10)
(OH)2, nH2O
Où
M représente les
cations compensateurs échangeables. Elle possède
une capacité d’échange qui
varie de 70
à 130 méq.
Pour 100g d’argile
calcinée.
La
structure a été
définie par HOFMANN
et Coll. (11) et
des raffinements ont
été apportés par
RARSHALL (12) et
HENDRICKS (13) .
Les
valeurs moyennes des
paramètres réticulaires sont :
a=5 ,2 A°, 8,8 A° < b <9,2 A°, 95°< β <100°.
La
montmorillonite est connue
par son aptitude
au gonflement et
de sa capacité
d’échange cationique élevée.
Le
traitement thermique d’une
argile gonflée par
un solvant entraine
l’expulsion de ce
dernier de l’espace interlamellaire, en
provoquant l’effondrement des
feuillets, ce qui
réduit significativement la
surface du solide.
Ainsi
le gonflement par
des produits organiques
donne une stabilité
thermique faible de
l’ordre de 200 °C. Pour résoudre
ce problème, plusieurs
méthodes de préparation
ont été utilisées, visant à
maintenir l’espacement interfoliaire
et la surface
par l’intercalation d’espèces
globulaires cationiques organiques
ou minérales entre
les feuillets.
II.
2-1. Intercalation par
des composés organiques :
Dans
le cas d’argiles
modifiées pouvant être
utilisées à basses
températures, les feuillets
ont été séparés
par des di
ou polycations dérivant
d’amines (14,15).
BARRER
(16) a décrit
l’intercalation et les
propriétés catalytiques des
smectites échangées par des molécules
organiques polaires, tels
que des ions
tétraalkylammonium. Après chauffage
à une température
de l’ordre de 300
°C , les molécules
introduites se décomposent
et l’espacement interfoliaire
diminue.
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